samedi 9 mai 2009

INDEPENDANCE ET IMPARTIALITE DE LA JUSTICE: Un nouveau front de bataille

Depuis de longues années, la Justice au Burkina Faso, est décrite comme l’une des principales plaies pour ne pas dire la tare congénitale du processus démocratique. Ses dysfonctionnements tant au plan institutionnel que du point de vue du comportement de certains de ses acteurs, sont à l’origine de bien des malheurs de ce pays. Bien des réformes sont passées par là. Mais la justice burkinabè reste plombée par des dysfonctionnements, des accusations de corruption, d’insuffisance d’indépendance de certains juges, mais surtout par l’insuffisance sinon l’absence d’éthique dans le traitement de certains dossiers judiciaires. On parle même de «juges acquis» à la cause des puissants du moment.
Face à toutes ces récriminations, des acteurs de la justice (avocats, magistrats, huissiers, notaires, etc.), « convaincus qu’il ne peut y avoir ni Etat de droit, ni démocratie, ni développement sans une justice indépendante et impartiale (…) ; et prenant en compte la nécessité pour toutes les forces vives, de contribuer par des actions diverses et multiformes, à la promotion et au respect des règles éthiques par l’ensemble des acteurs du système judiciaires», ont décidé de «mettre à la disposition de tous une structure de veille leur permettant de renouveler et de questionner en permanence leur engagement en faveur d’une justice indépendante, crédible, efficace et humaine» (extrait du préambule des statuts). Cette structure, c’est le Centre pour l’éthique judiciaire (CEJ).
Créé le 31 octobre 2008 (date de l’assemblée générale constitutive) et reconnu officiellement en mars 2009, le CEJ est une association à but non lucratif. Il est dirigé par un conseil d’administration de sept membres et présidés par Me Mamadou Savadogo, ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina. On y retrouve également entre autres, Me Guy Hervé Kam (ancien magistrat) et Armand Ouédraogo, le magistrat qui, au tribunal militaire, avait conduit l’instruction du Dossier David Ouédraogo (du nom du chauffeur de François Compaoré) torturé à mort par des éléments de la garde présidentielle. Bref, le CEJ regroupe des acteurs de la justice pour leur dévouement dans leurs domaines respectifs, sans doute fatigués de voir l’institution judiciaire sombrer dans les abîmes de comportements contraires à l’éthique et à la déontologie des métiers s’y rapportant.
Pour atteindre ses buts, l’association prévoit entre autres moyens d’action, des études et des recherches, des publications, des cours, des conférences, des réunions de travail, l’organisation de manifestations ou toute autre initiative pouvant concourir à la réalisation de ses objectifs, la récompense des meilleures pratiques en matière d’éthique et de déontologie judiciaire.
Pour mieux situer le sens de leur engagement, les fondateurs du CEJ, organiseront en début mai, une conférence de presse à Ouagadougou.
B.O

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