C’est une affaire grave, très grave, un terrible scandale financier. Le 11 septembre 2000, trois inspecteurs de l’Inspection d’Etat font une descente à la Croix-rouge burkinabè. Ils brandissent l’ordre de mission n°2000-083/PM/IGE/SG/DAAF et procèdent à des contrôles. La panique s’empare aussitôt de plusieurs hauts responsables de cette ONG. Et à juste titre: le rapport d’inspection, établi en mars 2001, révèle des malversations financières extrêmement graves: 674 271 071 FCFA ont disparu des caisses de cette structure à but humanitaire. La présidente de la Croix-rouge burkinabè, Bana Ouandaogo, s’est battue bec et ongles pour sauver la face. Elle a finalement bénéficié d’un non-lieu, malgré les lourds soupçons qui pesaient sur elle. Bana Ouandaogo pourrait s’en réjouir s’il n’y a pas de nouvelles charges contre elle. Dans les milieux judiciaires, on affirme que sa responsabilité, ne serait-ce que morale, est engagée dans cette affaire. Les fonds se sont évaporés pendant plusieurs années successives sans que rien ne soit fait pour arrêter l’hémorragie. Elle aurait dû, dit-on, en tant que présidente de la Croix-rouge burkinabè, s’entourer de précautions adéquates pour éviter cette «délinquance financière». Mais des individus ou des groupes d’individus sans scrupules se sont adonnés aux malversations financières comme «un jeu d’enfant». L’affaire a atterri, depuis plusieurs années, dans les bureaux des partenaires techniques et financiers de la Croix-rouge burkinabè. Certains d’entre eux ne cessent de bouder les premiers responsables de cette ONG. Et menacent de claquer la porte, comme d’autres, s’il n’y a pas de lumière dans cette scabreuse affaire. Ils ont tous été frustré d’apprendre que plus de 674 millions, injectés à la Croix-rouge pour des actions à but humanitaire, ont disparu de la caisse, pour éventuellement se réfugier dans les «poches» de certains individus censés montrer le bon exemple. Mais depuis de longues années, l’affaire est «pendante»… ou «pendue» en justice. L’instruction est terminée, mais il n’y a pas de procès. Que se passe-t-il? Mystère et boule de gomme. «Est-on encore en train de tramer des choses bizarres dans les couloirs du palais de justice?». Cette question gagne de plus en plus en popularité dans l’opinion publique. Ecorchant ainsi gravement l’image de la Justice…
Hervé D’AFRICK et Sandra JOLY
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