La tension est montée d’un cran le 26 février dernier dans la ville de Pouytenga. L’association des commerçants et exportateurs de bétail, le syndicat du marché de céréales, le syndicat des bouchers et charcutiers, l’organisation des transporteurs routiers et l’union syndicale des commerçants ont organisé un grand meeting. Ils ont protesté contre la gestion jugée «autocratique et gabégique» de la commune par le maire Prosper Yaméogo. La veille, lors d’une rencontre tenue à Tenkodogo de 15h à 22h, le gouverneur de la région a tenté de calmer les syndicats et les associations en colère. La marche n’a finalement pas eu lieu «pour cause de décès à Pouytenga» mais le meeting s’est tenu sous haute tension. Les manifestants entendent revenir à la charge si rien n’est fait pour trouver des solutions idoines à leurs préoccupations. Le maire n’entend pas non plus plier l’échine. Il réfute les accusations portées contre lui. Et affirme qu’il tient au «respect strict de la loi». A son arrivée à la tête de la mairie en 2006, il avait signé et diffusé un arrêté dans lequel il qualifiait la perception de «taxes» par les syndicats et associations de «vaste escroquerie». Depuis lors, le climat est devenu délétère entre les deux parties. «Nous avons touché à des intérêts individualistes et c’est ce qui fait mal», affirme le maire. Mais les syndicats et les associations estiment qu’il est de leur droit de percevoir auprès de leurs membres, des cotisations. Ils accusent en outre le maire d’avoir trempé dans des affaires louches: «mauvaise gestion du patrimoine communal et détournement de fonds publics». Là aussi, le maire rejette en bloc les accusations. «De quoi se mêlent ces syndicats et associations? Ils ne sont pas un organe de contrôle de la mairie», nous a déclaré le bourgmestre le 26 février. Très frustrés, les associations et les syndicats ont écrit au Haut-commissaire, au contrôleur général d’Etat et au Premier ministre. Ils veulent une enquête sur la gestion de la commune afin de situer les responsabilités. «Excellence monsieur le Premier ministre, c’est vous seul qui pouvez nous aider à sortir de ce gouffre». La balle est donc dans le camp de Tertius Zongo… et du contrôleur général d’Etat.
Hervé D’AFRICK et Sandra JOLY
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire