lundi 2 février 2009

TENTATIVE D’ASSASSINAT DU REPRESENTANT DE B.A.T: Justice, où es-tu?

Ainsi, il y a encore des gens dans ce pays qui croient avoir droit de vie sur les autres. L’affaire de la tentative d’assassinat du représentant de British american tobacco (BAT) vient rappeler qu’au Burkina Faso, certaines personnes sont prêtes à tout pour défendre leurs intérêts. Cette affaire vient après d’autres tentatives d’assassinats sur la personne du représentant de Nestlé au Burkina Faso. Heureusement, cette fois, la gendarmerie est sur le coup et a déjà mis la main sur les présumés exécutants et intermédiaires. Ils ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Il reste à croiser les doigts pour que soit définitivement hors d’état de nuire la ou les tête(s) pensante(s) de cette tentative d’élimination physique du Bandyan Travely. Quelle que soit sa fortune, son réseau d’affaires ou familiale, ses affinités politiques ou ses parrains, celui ou celle qui a eu cette idée horrible de perpétrer ce crime et tous ses complices doivent être poursuivis par la justice, jugés et punis de façon exemplaire. Leur sanction doit être suffisamment lourde pour dissuader tous ceux qui n’ont pas encore compris que nul n’a le droit d’ôter la vie d’autrui, quelles que soient ses raisons et ses motivations. Et la justice est vivement attendue sur ce dossier. Rappelons que dans cette affaire, un opérateur économique en la personne de Salif Kossouka Ouédraogo, propriétaire d’une société de Transport et d’autres entreprises dans divers domaines, est cité comme étant le commanditaire présumé. Et comme au Burkina, il y a des gens qui ne sont pas «n’importe qui» et ne peuvent faire l’objet de mandat de dépôt sans que les dignitaires de la République, à commencer par le ministre de la Justice, ne se démêlent pour les tirer d’affaire, il faut espérer que ce suspect dans cette affaire de tentative d’assassinat n’arrive à passer entre les mailles du filet de la justice. Car, assurément, ici au Faso, Salif Kossouka Ouédraogo n’est pas «n’importe qui», étant donné qu’il est PDG d’un Groupe constitué de plusieurs entreprises.

Que le commanditaire soit sanctionné !


Mais cela ne devrait en rien interférer dans le dossier. La justice doit pouvoir faire son travail en toute indépendance et en toute transparence. Il est vrai que le grand patron du Groupe Kossouka n’est qu’un suspect à ce stade du dossier, mais s’il doit s’en tirer, ça devrait être sur la base de preuves irréfutables de son innocence ou l’absence de preuves irréfutables de son implication. Car, selon nos informations, son bras droit serait celui qui jouait les intermédiaires entre le ou les commanditaire(s) et les assassin(s) potentiel(s). Aurait-il agi de son propre chef ? Possible ! Mais ceux qui le connaissent disent de lui qu’il en est incapable. Ils précisent qu’il est le cousin et l’homme à tout faire du PDG. Et selon les présumés exécutants, il affirmait agir au nom de son patron. Dans tous les cas, le commanditaire de cette tentative doit être retrouvé et sanctionné. Sinon, il pourrait recommencer. Et il recommencera, s’il se convainc que son statut le met au-dessus de la loi. Cette affaire est suffisamment grave en ce qu’elle nous rappelle que nous sommes en insécurité. Ce qui aurait pu arriver au Représentant de BAT, aurait pu arriver à toute personne qui se serait retrouvé dans la même situation. D’autant plus qu’une agence de gardiennage dont la vocation est de suppléer l’impossibilité pour les forces de sécurité publique de veiller sur la sécurité privée de chaque citoyen et résident au Burkina et de ses biens, se serait rendue coupable de recrutement et de mise à disposition de mercenaires ou de miliciens à un assassin potentiel. Si au terme de la procédure judiciaire, les accusations portées contre cette agence sont fondées, elle doit disparaître à jamais de l’univers des sociétés de gardiennage. Du reste, ces sociétés doivent mettre de l’ordre dans leurs rangs en y extirpant les bandits et ceux qui succombent à l’argent des assassins. Cette affaire interpelle l’Etat aussi. Doit-on permettre à n’importe qui d’ouvrir une société de gardiennage ? Déjà, beaucoup de ces sociétés n’ont pas une bonne image, du fait de l’exploitation éhontée de leurs agents à qui ils paient des misères alors qu’eux ont de juteux contrats avec les entreprises qui sollicitent leurs services. Le drame, c’est que certaines sont détenues par des élus du peuple. En tous cas, ce secteur peut bien être intéressant pour une enquête parlementaire. De même, les ministères de la Sécurité, de l’Emploi et de la jeunesse, du Travail et de la sécurité sociale doivent y accorder de l’intérêt. L’on verra bien qu’il y a des drames sociaux qui se jouent sous nos yeux.
Bref, pour revenir à cette affaire de tentative d’assassinat, les organisations de défense des droits humains, à commencer par le MBDHP (Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des peuples) ne doivent pas baisser la garde. Elles doivent se saisir de cette affaire et la suivre avec la plus grande rigueur. Car le premier des droits humains, c’est le droit à la vie. Et qui attente à la vie d’autrui mérite une sanction exemplaire.

Par Boureima OUEDRAOGO

1 commentaire:

  1. bonjour, je suis tombé sur votre site par hasard, mais j'avoue que j'ai été agréablement surpris par vos différentes analyses de problèmes économique, sociale et politique du Burkina.
    Je ne savais qu'un tel journal existait au pays, honte à moi, ça fait plus de 10 ans que j'ai quitté le pays.
    J'aimerais juste apporter une petite contribution, je pense que pour plus visibilité il faudra creer votre propre site internet et laisser les blogspot (je ne sais pas si c'est la même chose, j'aurai préféré reporter.bf ou reporter.com, .org .net etc
    Je profite féliciter Boureima Ouédraogo et l'exhorte à continuer dans cette voie noble, je suis fier d'avoir un homo qui autant de capacité et de valeur dans ses analyses que je ne pourrai détailler.

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