Les syndicats et associations de commerçants de Pouytenga entendent durcir le ton. Ils veulent des solutions adéquates à leur plate-forme revendicative. Mais le maire semble vouloir ne pas les écouter. Le 19 mars dernier, une rencontre devait permettre de clarifier la situation. Elle était présidée par le gouverneur Siméon Sawadogo. Et devait regrouper les délégués syndicaux, le maire et les autres autorités de la région. Mais les partisans du bourgmestre ont envahi la salle. Les syndicats avaient pourtant demandé à leurs militants de ne pas effectuer le déplacement. Cette disposition visait à éviter d’éventuels affrontements. Le pire a été certes été évité mais le climat était très tendu dans la salle. Les leaders syndicaux, estimant que le gouverneur ne voulait pas les laisser s’exprimer convenablement, ont claqué la porte. Ils reprochent au maire, «la mauvaise gestion du patrimoine communal». Ils l’accusent aussi de «détournement de fonds publics». Plusieurs importantes réalisations ont été faites, disent-t-ils, sans appel d’offres. De plus, «Pouytenga est, selon eux, la ville la plus insalubre de toutes les villes de la région». Les plaignants affirment aussi que le maire «inflige des amendes aux attributaires de parcelles alors que ce n’est pas son travail. D’ailleurs, où va cet argent et sur quels textes se fondent ces amendes?». Il y a aussi une polémique à propos des «cotisations» récoltés par les syndicats auprès des commerçants. Le maire estime, lui, qu’il s’agit de «taxes» et que les syndicats n’ont pas le droit de s’adonner à une telle activité. Il le leur a strictement interdit. Conséquence, les structures syndicales et associatives ont du mal à fonctionner, plombant ainsi la dynamique économique de la commune. Le maire qui s’est approprié le «monopole de la collecte» est accusé par les syndicats et associations de ne pas s’occuper du développement socio-économique de la ville et des localités environnantes.
Le climat n’est pas non plus au beau fixe au sein du conseil municipal. Certains conseillers protestent énergiquement contre le maire: «Plusieurs décisions qui devraient avoir l’approbation du conseil municipal sont prises à notre insu». Laissant ainsi la porte ouverte à toutes sortes de dérives.
N’en pouvant plus, les syndicats et associations de commerçants avaient écrit au Premier ministre et à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat pour demander une enquête publique sur la gestion de la commune. Deux inspectrices se sont rendues à Pouytenga et sont en train de fouiner. Leur rapport et la suite qui en sera donnée sont très attendus. Le maire est ainsi entre deux feux! Pourra-t-il s’en sortir? On attend de voir. Les syndicats, eux, n’entendent pas baisser les bras. «La lutte continue», a déclaré, visiblement convaincu, l’un de leurs responsables.
Hervé D’AFRICK et Sandra JOLY
samedi 9 mai 2009
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