lundi 16 mars 2009

GRAND REPORTAGE/DRAGUE SUR INTERNET : L’amour à coups de clics!

«En l’espace de 3 ans, j’ai fait 18 rencontres ‘réelles’ sur des sites de drague tel que tchatche.com. On ne peut vraiment pas dire que c’est beaucoup! Certains en ont connu deux fois plus. J’ai couché avec 7 filles dont 3 ‘relations suivies’ totalisant un peu plus de 16 mois de relations». Propos d’un ‘accro’ du Net, plus précisément de sites de drague. Comme lui, beaucoup de Burkinabè, hommes comme femmes, de tous âges, cherchent «chaussures à leurs pieds» sur la toile. On ne s’en cache plus. Et c’est même devenu banal et socialement accepté.
Samedi 13 décembre 2008. Avenue Bassawarga, Ouagadougou. Il est 22h30 mn. Il faut que j’envoie mon article le plus vite possible à mon red’chef. Quelques mètres parcourus à moto et me voilà enfin devant un cybercafé. Juste quelques minutes pour garer mon engin et le mettre en sécurité et je suis en face d’une dame qui, sans demander l’objet de ma présence dans la salle, pointe du doigt l’ordinateur posé à droite, au fond. Elle ajoute ensuite: «combien de minutes ?». Je plonge ma main droite dans la poche arrière de mon pantalon. Quelques pièces s’entrechoquent. Je les enlève et dis d’un ton un peu désintéressé: «15 minutes, ça suffira». «Ok, prenez place monsieur, j’arrive». Très vite, je m’installe. La dame me présente un papillon sans omettre d’ajouter: «voici votre code». Face à la machine, je suis d’abord attiré par les couleurs frappantes qui s’affichent, un cœur qui ne passe pas inaperçu. En haut de page, au milieu, apparaît en gros caractères «tchatche.com». A gauche de la page, des phrases apparaissent en différentes couleurs. Des phrases qui ne peuvent laisser indifférent: un vrai cours de drague qui finit par ces mots «ça fait plus de 6 mois que j’ai pas couché avec un garçon. Je serai ravi de te rencontrer et te savourer ». Je ne suis pas le seul à être captivé par ces bribes de phrase. La dame qui voulait s’assurer que j’allais pouvoir naviguer sans trop de peine, s’empare aussitôt de la souris de «mon ordinateur» et dit à voix basse : «c’est un client qui a oublié de fermer sa boîte, … dans quel site voulez vous entrez ?». Je m’empresse de lui dire que je préfère rester sur le site visité par mon prédécesseur. On échange de petits sourires et la gérante rejoint son bureau. Quelques secondes pour introduire le code après avoir au préalable mémorisé l’adresse du site que je venais de découvrir; et me voilà dans ce monde où tous les coups sont permis. Pas la peine de demander aux différentes personnes y connectées l’objet de leur visite. Ici, on drague, on drague et on drague. A gauche de mon écran, une note signale qu’une centaine de Burkinabè sont connectés.

«On est ici pour se draguer»

Les pseudonymes s’affichent ensuite: «la star», «rose du Faso», «la pipeuse», «BarackObama», «Beyonce», … des prénoms de stars ou des pseudos inventés. C’est le moment de se jeter à l’eau. Je clique d’abord sur le premier nom: La star, 23 ans. Mon message est tout simple: «Salut. Comment va la star ?». En attendant sa réaction, je clique sur un second pseudo : «Salut la pipeuse». Les réactions ne se feront pas attendre. D’abord la star: «Salut bébé. Je vais bien. Et toi ?». A peine ai-je commencé à répondre qu’un point clignotant signale l’arrivée d’un second message. Je prends le temps de le lire. C’est un message de «la pipeuse». Une phrase simple : «Salut Alino. Je cause avec Blancs seulement. Tu es Blanc ?». Non, m’empressai-je de répondre. «Ok, basta donc !». Le point clignote encore. Je clique sur le message. C’est «la star» qui revient à la charge : «Tu es là ?». Je réponds aussitôt : «Oui ! Je suis là ! Moi c’est Alino. Etudiant à Ouaga. Et toi, tu vis à Ouaga ? Que fais-tu dans la vie ?». C’est le début d’une discussion qui prendra fin 3 heures plus tard. Un dialogue riche en couleurs. «Appelle-moi la star. Je suis étudiante en marketing. Je vis à Ouaga». «Ok, ravi de t’avoir rencontrée» ; « Enchantée, Alino ». Après quelques moments de réflexion, je décide de continuer la causerie : «De quoi aimerais-tu qu’on parle ?». La réponse de «la star» me rappelle que toute personne visitant ce site y est pour draguer : «On est là pour se draguer. Je t’écoute donc… Ou bien je commence si tu veux». Nous commençons donc. «Tu fais quoi dans la vie ?» ; «Je suis étudiant » ; «Tu sais, je n’aime pas trop les élèves et étudiants. Ils n’assurent pas» ; « Assurer comment ? Je ne comprends pas». «Je veux dire qu’ils ne gèrent pas bien» ; « Oui, mais tu sais, ils ne travaillent pas. Ils ne se contentent que du FONER, de la bourse et des…» ; « Mais quand on n’a pas le pouvoir d’achat on ne drague pas. Tu as quelque chose d’autre à me dire ? ». Une phrase qui augure la fin de la discussion. Le dialogue semble tirer vers sa fin. La dernière phrase semble tout dire. Je décide donc de relancer les échanges : «Je suis étudiant mais je travaille aussi. Je travaille dans une grande société de la place». Le dialogue est aussitôt relancé. Nous aurons près de 2 heures d’échanges. N’ayant plus de jetons en poche, je prends congé de «la star».
Deux heures de temps après la rencontre avec «la Star» sur le Net, je reçois un bip sur mon portable, puis deux, trois, quatre, cinq bips successifs. Qui est-ce ? Je lance l’appel et c’est une voix féminine qui répond : «Allo ! Bonsoir!» ; «A qui ai-je l’honneur s’il vous plaît ? Je viens de recevoir des bips… » ; «Ah ! C’est Alino ? C’est Rosine ou si tu veux, «La Star»; nous nous sommes rencontrés sur le Net il y a quelques heures… C’est juste pour vérifier ton numéro. Je suis à la maison. Suis libre. Tu peux me faire signe quand tu veux… pour qu’on se voit ». Nous prenons congé l’un de l’autre, après que j’ai promis de lui envoyer un «SMS» dans les secondes qui suivent.

Ah, la belle Rosine!

Quelques instants plus tard, le «SMS» est prêt: «Salut, La star. On se voit quand tu veux. Il te suffira de me faire signe. A plus donc ». J’envoie le SMS. Sa réponse ne se fait pas attendre. Visiblement, elle a pris mon message comme une invitation pressante plus que comme un simple clin d’œil amical. Après un échange de quelques SMS, elle me fait le plaisir de me téléphoner. Rien de mieux que la parole pour bien se comprendre. Rosine a une voix que je trouve assez… comment dire… précieuse! Pas dans le choix du vocabulaire mais dans les intonations. Je l’imaginerais volontiers en comtesse potelée, la petite vingtaine! Et elle rit tout le temps. Quoi que je dise, quoi que je fasse, même si ce n’est pas drôle, elle éclate d’un grand rire syncopé : «Ha, ha, ha, ha !». Avoir un aussi bon rire, on ne peut pas dire que ce soit désagréable. C’est elle qui commence à faire les propositions : «On peut se boire un verre tous les deux, près de chez moi. Comme ça, tu me raconteras tes nombreuses péripéties sur notre fameux site !»; «OK ! Ça me va. Il te suffira de me dire où et quand» ; «Ha, ha, ha, ha !»; «C’est à toi de décider, surtout que c’est toi qui m’invites» ; «Ah, ah, ah! Et puis, si le feeling passe, rien ne nous empêche de poursuivre la soirée là où tu veux. C’est un programme sympa, non ? » ; «Oui, c’est vrai» ; « Mais je ne suis pas plus pressé que ça, tu sais !». Et nous décidons de nous rencontrer encore une fois sur le Net… le lendemain, avec les mêmes pseudos bien sûr. L’échange prend fin avec un de ces rires dont elle seule a le secret : «Ha, ha, ha, ha !».
Nous prévoyons de nous voir le mardi soir (dans 3 jours). Elle m’avait fait savoir quelques instants auparavant qu’elle n’avait pas cours le mardi soir. Le coup de fil nous a permis de préciser nos attentes et de voir si nous avions des choses à nous dire.
23h45 mn. Seulement deux personnes de sexe féminin sur le site et une trentaine de sexe masculin. Je commence à fermer la fenêtre quand le point marquant l’arrivée des messages commence à clignoter. Je clique. Un message s’affiche : «Salut». Il émane d’un tiers pseudo. Mon nouveau correspondant a un pseudo qui fait frémir : Gaëlgay. Nous entamons les échanges quand l’intéressé m’envoie un message qui confortera ma réticence du début : «Dis, tu es gay comme moi ?». «Non !», m’empressai-je de répondre. «Excuse-moi alors… mais ça te gênerait pas de causer au moins quelques minutes avec un gay ?» ; «Non. Pas du tout», continuai-je. Mon nouvel interlocuteur décide donc de vider son sac. «A vrai dire, je suis gay et je suis en manque. J’ai besoin de quelqu’un à mes côtés ce soir. Quelqu’un pour m’enculer, si tu veux». Cette dernière phrase me met hors de moi-même, mais je décide de continuer la conversation : « Et qu’est-ce que tu me proposes ? ». Considérant que je suis en train de fléchir, l’homme continue: «Je veux juste quelqu’un ce soir. Ça ne gêne pas que tu aies une copine… Une seule fois en passant si tu veux; je te donnerai quelque chose». Une trentaine de minutes de discussion et un rendez-vous est programmé dans la même nuit, à 1h15 mn au quartier Larlé, derrière la gare d’une compagnie de transport.

Rendez-vous avec un homosexuel

1h15 mn. Le lieu du rendez-vous est désert. Aucune âme vivante en vue… Je commence à me poser des questions. Ne serait-ce pas un coup monté par un de ces cyber-escrocs pour me déposséder de mes maigres biens ? Il m’avait pourtant dit qu’il est «vraiment au sérieux» et qu’il avait vraiment envie de se «faire encu…» ! J’égrenais différentes questions quand les phares d’une voiture haut de gamme attirent mon attention. Des jeux de phare et le véhicule, lentement, avance vers moi. Les phares sombrent soudain dans le noir. Un petit moment de silence. La portière côté chauffeur s’ouvre et le seul occupant descend. Un jeune homme frêle à l’allure d’une femme qui est en pleine communication. Il avance lentement vers moi, me tend la main pendant qu’il continue de communiquer. Il suspend sa communication et me lance un «salut, c’est Alino?». Sans attendre ma réponse, il décide de me faire des accolades en ajoutant quelques mots: «Enchanté, moi, c’est Gaël. T’es pas mal comme mec, toi!». Stupéfait, je réponds tout simplement «Merci !». Mais cette allure, ce visage et cette voix me rappellent un responsable d’entreprise que j’avais interviewé quelques jours auparavant. En attendant d’être situé, je reste serein. L’homme m’invite dans son véhicule aussitôt «pour tracer» un programme. «On part chez toi ou chez moi ?», demande-t-il tout en avançant. Toujours stupéfait, je ne pouvais qu’émettre de petits sourires. Nous prenons place dans la voiture. A peine avons-nous commencé à échanger que «mon nouvel ami» pose sa main droite sur ma cuisse. Situation insoutenable. Je le rappelle à l’ordre de façon subtile : "Mais dis donc, tu es bien entreprenant, toi !". Il retire alors sa main, allume le plafonnier de la voiture et mes soupçons se confirment. C’est bien l’homme que j’ai interviewé tout récemment. La petite entrevue prend aussitôt fin. Mon interlocuteur me demande d’oublier cette soirée et cette rencontre… et s’éclipse aussitôt. Quelle aventure!
Le lendemain, je rencontre «La Star» sur tchatche.com et nous chattons un peu ensemble. Elle me dit des choses très agréables : «J’ai apprécié t’avoir au tel. C’était très sympa» ainsi que : « Et j’ai hâte que le mardi s’annonce. Enfin, si tu n’as pas changé d’avis». Il faut souligner que Rosine fait partie de ce petit lot de Burkinabè ayant la connexion Internet à domicile. Le surlendemain tard, la veille de ma rencontre avec Rosine, j’ai droit à une sacrée surprise de sa part dans ma boîte mail : un laconique «Ce que je préfère chez moi» suivi de… 3 photos d’elle… nue ! Alors ça, c’est une première pour moi ! Ce sont trois petites photos prises avec son téléphone. Elles ne sont pas vulgaires et sont même relativement «pudiques»: de face et de profil, elles me font découvrir son corps du bas de son visage jusqu’au dessous de son nombril… mais pas plus loin. Me dévoiler ainsi sa jolie poitrine, quelle séduisante effronterie !
Surpris, touché et flatté par ce petit cadeau inattendu, je m’empresse de lui envoyer un SMS pour la remercier : «Tu es vraiment une Star, toi !». Elle répond automatiquement : «Tu pourras me parcourir en long et en large si le courant passe».

Ma première rencontre avec Rosine

28 décembre 2008. Il est 19h30. Le rendez-vous avec Rosine est prévu à 20h. Nous nous envoyons des SMS juste pour être sûrs qu’aucun de nous ne l’a oublié. Elle portera un tee-shirt jaune afin que je la reconnaisse. 19h50, je gare mon engin dans le parking de la pâtisserie choisie comme lieu de rencontre. Une pâtisserie située à quelques mètres de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Je prends place sur la terrasse. Une des serveuses se présente aussitôt. Elle tient en mains un menu : «Bonsoir monsieur!». « Bonsoir- m’empressai-je de répondre- un Coca s’il vous plaît». Elle s’exécute. 19h56 mn. Mon invitée est là. Elle est de teint clair, taille fine. Prototype de ces filles que les Ivoiriens appellent affectueusement «go chawarma». Elle gare sa moto au parking. Quelques échanges avec le parqueur, et elle enlève son portable, compose un numéro et lance l’appelle. Mon téléphone sonne. Je le soulève aussitôt et à l’aide de la lumière de l’écran, lui fait signe. Rosine s’annonce. Elle profite de la petite distance qui nous sépare pour m’observer. Elle avance. Je me lève. Et elle se jette à l’eau: «Enfin, on se voit!». Accolades, échanges de sourires et autres. Le courant semble être passé. La serveuse s’annonce à notre table. «Je prendrai volontiers du pain au chocolat », fera savoir mon invitée. Ce sera ensuite deux heures de causerie. Elle se camoufle dans l’obscurité afin de bien m’observer. Les mains se frôlent de temps en temps. Elle me trouve jeune et même très jeune et beaucoup souriant. Elle laisse entendre qu’elle aime le ciné, la pâtisserie et les repas copieux. Je lui pose une question qui ralentit soudain son avancée: « Tu n’as pas quelqu’un dans ta vie?». «J’ai un copain, mais… c’est pas trop sérieux ». «Et moi dans tout cela ? Qu’est-ce que je représente pour toi ? ». Elle me lance un long rire et me souffle à l’oreille : «Toi, tu es mon bébé!». Nous parlons ensuite de goût. Rosine se lève souvent, rapproche sa chaise de la mienne et pose sa tête sur mon épaule en ajoutant un «ça te gêne pas j’espère». D’un mouvement de tête, je lui réponds par la négative. Les points abordés ensuite seront entre autres ma situation matrimoniale, la fonction que j’exerce, mon salaire approximatif, le moyen de déplacement que j’utilise, etc. Et nous nous disons au revoir.
Si la surprise a été bonne, que le feeling est bien passé, comment le faire comprendre à l’autre sans pour autant passer aux actes ? Petite réflexion rapide: on n’a pas fait la vaisselle de la veille, on a essayé 10 jeans avant de sortir, ils sont tous éparpillés un peu partout, peut-être mieux vaut en rester là… Bisou ou pas bisou ? Pour moi, ce fut non! Faut se faire désirer un peu quand même !
Me voilà à la maison. Je range mon engin et m’apprête à prendre une douche, quand mon téléphone affiche «un nouveau message»: un petit mot doux pour me remercier pour la soirée, «Je t’ai kiffé. C’était si beau… tu sais, tu aurais dû m’amener chez toi à la maison… Bon, bref, tu peux passer me chercher demain matin? Ne me dis pas non, s'il te plaît. Kiss»… C’est dans la poche!
Pas de doute, le deuxième rendez-vous sera plus facile, Internet n’aura servi qu’à rapprocher, la vie fera le reste.

«Ça te dit, un week-end au lit ?»

«Ça vous dit, un week-end au lit» ? Ils ne sont pas nombreux ceux qui passeraient sans dire un mot à cette provocatrice sur le Net. Ma rencontre avec Carine a eu lieu le soir où j’ai rencontré Rosine «la Star». Après avoir lu son message aussi attrayant, je lui envoie un message aussi ambigu que provocateur : «Qui n’aimerait pas passer un week-end avec une demoiselle aussi sensuelle ?». Le piège mord aussitôt. Carine m’envoie un message assez direct : « Salut. Est-ce que tu pourras me gérer ?» ; « Oui, bien sûr ! », m’empressai-je de répondre. Elle continue: « Mais avant, dis- moi par quoi tu commences quand tu fais l’amour avec une fille». Une telle question donne beaucoup à réfléchir. Je lui propose plutôt de la rencontrer afin qu’on parle «sérieusement ». Elle accepte mon invitation, mais à condition que je lui envoie des crédits de communication sur son téléphone portable. Notre rendez-vous a lieu une semaine plus tard dans un grand restaurant de la place. Carine s’y présente accompagnée d’une prétendue copine. A première vue, je ne suis pas du goût de mon invitée. Les commandes sont lancées néanmoins. Les deux filles se jettent des coups d’œil de temps en temps. Elles se donnent des coups de pieds sous la table. Des signes peut-être. Après une quinzaine de minutes, le téléphone portable de Carine se met à sonner. Elle décroche, fait un tour dehors et revient cinq minutes plus tard. Et à peine s’est-elle assise qu’elle demande à prendre congé de moi… Le courant n’est pas passé. Nous ne nous sommes plus jamais téléphoné.
Comme dans la vie, les femmes aiment se faire courtiser, les hommes sont plus entreprenants… On parle de tout, de rien, et il suffit d’un détail pour que la conversation s’éteigne ou, au contraire, s’enflamme! L’humour est une bonne carte, mais dangereuse, car pas toujours bien interprétée.
Deux heures de conversations, les yeux fatigués, le dos cassé… Mais le feeling est passé ! Chacun a livré un peu de sa vie, de ses envies. Il est temps d’aller se coucher, l’occasion de s’échanger les adresses email ou MSN, car «on n’est pas connecté à ce site tous les jours non plus». Non, on n’est pas désespéré à ce point! Et le lendemain, c’est reparti ! Au boulot, à la maison, chez une amie… Le feeling passe, la séduction fonctionne. Au bout de quelques jours, on attend désespérément que l’autre lance l’invitation. On tend des perches. Maladroit, on craint d’aller trop vite. Mais on finit par prendre son courage à deux mains et ça y est: «ça te dirait de prendre un verre ?» Pour ne pas trop le flatter, vous faites durer, un peu mais pas trop. Deuxième pas en avant, c’est bien sûr l’occasion d’échanger les numéros de téléphone, au cas où on aurait du retard au rendez-vous, «mais non, non, on est très ponctuel en général !»Il n’y a pas de délai prédéfini, c’est comme vous le sentez ! Si certaines ont besoin de connaître un peu plus la personne avant de franchir le pas, d’autres n’ont pas froid aux yeux et préfèrent vivre l’aventure à 100 % sans perdre une minute! Le dénouement: le premier rendez-vous touche à sa fin. Le moment de la séparation va s’avérer déterminant. Amis ou amants ? Que d’inconnues dans ce monde où les sentiments se côtoient, s’entrechoquent, communient ou finissent par voler en éclats. Que de surprises, que d’espoirs, que de déceptions! Ici, un plus un ne font pas forcément deux. Ça peut être égal à un, trois, dix, vingt, cent… et même zéro!

Par Alain S. DABILOUGOU
---------------------------------

Fréquentes désillusions

Et le sociologue Olivier Glassey de mettre en garde: «Le passage entre la communication virtuelle et la rencontre réelle est délicat. Les désillusions sont fréquentes». Petits mensonges sur l’âge ou le physique, omission d’une relation établie, dissimulations diverses sont souvent au rendez-vous… Et toutes les rencontres ne se passent pas aussi bien! Internet réserve aussi son lot de déceptions, voire de désastres! Les scénarii de ratage sont nombreux.
A.D
---------------------------

Le jour du mariage de Serge…

Selon une étude en ligne réalisée récemment par Parship.ch (un des nombreux sites de rencontre), 40% des 1529 personnes interrogées (célibataires ou non) ont déjà navigué sur ce type de site. Et un célibataire sur deux dit avoir recours à cette option pour rechercher un partenaire de vie, ou d’une nuit… Certains s’en vantent dès leurs premiers clics et n’hésitent pas à afficher une photo d’eux très reconnaissable sur plusieurs sites à la fois. D’autres évitent de se montrer et se font discrets. Moussa, 35 ans, a eu des sueurs froides le jour du mariage de Serge, son ami: «C’est moi qu’on a choisi pour raconter l’histoire de leur rencontre. Il fallait cacher l’histoire réelle aux familles des deux mariés et à l’assistance, parce que draguer sur Internet n’est pas bien perçu dans notre société. Ils ne voulaient surtout pas qu’on sache qu’ils se sont connus grâce à tchatche.com. Mais je crois que tôt ou tard, ils le feront savoir».

A.D

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire