vendredi 20 février 2009

MENACES DE MORT CONTRE DES JOURNALISTES: Le CSC auditionne "Le Reporter" et "L'Evénement"


COMMUNIQUE DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION
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"Le Conseil supérieur de la communication a successivement entendu, le mardi 17 février dernier, les premiers responsables du journal «Le Reporter» et le rédacteur en chef de «L’Evénement».
En effet, dans son édition n° 20, «Le Reporter» publiait, à la "UNE" et en page intérieure, un mail daté du 20 janvier 2009 et signé d’un certain Compaoré Issoufou Yandé. La rédaction s’inquiétait des propos tenus et dans un français approximatif «… On connaît tous les journalistes de Le Reporter, on va les zigouyer un à un.
Y a des gens qui vous suit. Partout où vous partez, on sait. Vous n’allez pas nous échappés. Vous et puis Barry Newton de l’Evénement. Lui aussi, il écrit n’importe quoi….». Ces menaces de mort seraient intervenues après la publication d’une enquête sur le dernier rapport de la Cour des comptes. Le Conseil supérieur de la communication dont l’une des missions est de contribuer à la promotion de la liberté de la presse et à la protection des femmes et des hommes des médias se devait d’auditionner les journalistes concernés.
L’audition a été dirigée par le Dr Victor Sanou, président de la Commission chargée de la liberté de la presse, de l’éthique, de la déontologie et de la publicité dans les médias. Il avait à ses côtés, outre des membres du Conseil et de l’administration, les conseillers Amadou Yaro et Césaire Da, respectivement responsables de la Commission chargée de l’équilibre, du pluralisme de l’information et de la valorisation de la culture dans les médias, et de celle en charge des questions techniques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le conseiller Sanou a rappelé la dynamique de l’audition qui consiste à échanger avec les vis-à-vis autour d’une préoccupation d’intérêt général afin d’envisager une solution.
Prenant la parole, Boureima Ouédraogo et Hervé Taoko, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du Reporter, ont d’abord tenu à remercier le Conseil pour l’attention portée sur leur journal et singulièrement sur leurs personnes. Ils ont ensuite donné des précisions sur le fameux mail et les démarches faites pour leur sécurité et pour résoudre cette question.
On retiendra donc qu’outre les correspondances adressées aux organisations de défense des droits de l’homme et aux associations professionnelles de journalistes, une plainte a été initiée par leur avocat conseil et déposée chez le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance. Les premiers responsables du journal ont indiqué que c’est la première fois qu’ils font l’objet de menace.
Si au début, ils n’avaient pas pris au sérieux ce mail, il s’est avéré plus tard nécessaire de ne rien minimiser. Le dossier suit son cours et ils espèrent que toute la lumière sera faite sur cette affaire. Le Conseil leur a prodigué ses encouragements dans ces moments difficiles et les a exhortés à toujours exercer leur métier avec rigueur et professionnalisme.
Immédiatement après, le Conseil a écouté Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef de l’Evénement qui a été cité dans le mail. En ce qui le concerne, ce n’est pas la première fois que des menaces sont proférées à son égard. Il n’a pas reçu le mail à titre personnel et a indiqué que le lien à sa personne pourrait peut-être se justifier par le fait que son journal a été le premier à mettre à nu certaines questions de mauvaise gestion, notamment des prêts octroyés par la CNSS. En tout état de cause, il a également saisi les associations professionnelles de journalistes et son avocat pour porter plainte.
Pour terminer, le CSC, qui a déploré ces menaces qui portent atteinte à la liberté de la presse et à la quiétude des journalistes, a prodigué ses encouragements à monsieur Barry. Il a pris acte des démarches déjà entreprises en attendant une action du collège des conseillers."
La Direction de la communication et des relations publiques

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