lundi 2 février 2009

LIBERTE DE LA PRESSE: Des journalistes menacés de mort

Les prédateurs de la liberté de la presse se sont encore manifestés. Suite à notre article sur «les non-dits du rapport de la Cour des comptes», publié dans Le Reporter N°19 de janvier 2009, nous avons reçu des dizaines de messages de félicitation et d’encouragement; mais dans le lot, il y avait un intrus, un mail porteur d’un message assassin, écrit peut-être par un crétin plaisantin comme on en trouve un peu partout dans les rouages de notre système ; peut-être par la voix du maître ou encore par un quidam chargé de jouer les idiots de service dans l’espoir de faire passer par cette «farfelulade» ce que ces âmes malveillantes tapies dans l’ombre n’osent déclarer à visage découvert! Peu importe. Dans ce pays, l’histoire nous a vite enseigné que même les idiots doivent être pris au sérieux tant la différence devient très difficile à établir entre un crétin et un assassin. L’auteur se fait appeler «Le chef». Il menace de «zigouyer», c'est-à-dire d’éliminer de façon atroce, «un à un», les journalistes du «Reporter». Mais pas seulement eux. Il y a aussi Newton Ahmed Barry du bimensuel L’Evénement sur sa liste. L’auteur du mail affirme même que c’est son équipe qui a fait brûler la voiture de Sams’K le Jah, le célèbre animateur de Ouaga FM. Et que ce sont ses «koro», donc ses supérieurs hiérarchiques, qui ont assassiné Norbert Zongo. «Le chef» nous a donné un ordre: «Arrêtez d’écrire, sinon c’est tant pis pour vous». Un conseil aussi, si nous voulons échapper à sa sentence. Il nous invite à dîner à la table de quelqu’un qu’il appelle affectueusement le «boss»: «Tous ceux qui crient aujourd’hui, vont prendre l’argent la nuit chez le boss. On les connait. Si vous voulez bouffer aussi, faut aller bouffer. En quoi l’affaire de l’argent de la CNSS et les villas que les autorités ont pris vous regarde? La Cour des comptes même n’a pas cité les noms et puis vous, vous citez les noms. Si c’est vous qui connaissez enquête, je vais vous rappeler le cas de Norbert Zongo». Nous sommes donc avertis. Il y a des gens qui veulent attenter à la vie de certains journalistes qui n’ont fait que faire leur travail de journaliste. Nous avons demandé au conseil juridique de notre journal de porter plainte contre X. Au «Chef» et à son équipe d’assassins, nous disons ceci: Le Reporter n’ira pas dîner à la table du «boss». Nous ne goûterons jamais ce repas que vous avez souillé avec vos mains tachées de sang. Faîtes ce que vous voulez. Mais sachez que «nous sommes tous mortels: ceux qui ont le pouvoir de donner la mort tout comme ceux qu’on tue pour qu’ils ne gênent plus le festin des autres». Après les meurtres et les assassinats que vous dites être fiers de commettre, «vous pourrez peut-être échapper à la justice terrestre, celle des hommes; mais vous n’échapperez pas à la justice suprême, celle de Dieu». Pour votre gouverne, sachez que la première citation est d’un journaliste intègre dont vous dîtes connaître les assassins. La deuxième est d’un illustre historien burkinabè décédé, militant du Collectif contre l’impunité. Sachez-le une fois pour toutes : Le Reporter n’écrira ni sous l’injonction, ni sous la dictée des prédateurs de la presse. Notre journal continuera de faire son travail avec professionnalisme et avec toute l’indépendance qui constitue son credo, ne vous en déplaise. Non, «Chef», nous ne dînerons pas à votre table, ni à celle de votre «boss». Jamais!
La Rédaction
(lire le mail en intégralité dans le journal)

1 commentaire:

  1. Bonjour! Vous avez fait un excellent travail d'investigation. Vous avez tout mon soutien. Prenez soin de vous. Honnis et maudits soient les prédateurs de la liberté de la presse! Ne laissez pas ce monsieur "le chef" vous décourager. Continuez de faire votre travail avec professionnalisme. C'est la meilleure façon de décourager les prédateurs de la liberté de la presse et de la démocratie! J'espère que les autorités prendront des dispositions idoines pour arrêter ce monsieur le chef et ses complices. Une fois de plus, courage!

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